Sous les projecteurs...

Sous les projecteurs...

Pompeii

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Qu’on se le dise tout net, ce début d’année cinématographique n’a pas été des plus impressionnant. Pour ma part, excepté les excellents Her et August : Osage County, mes dernières sorties cinéma ont toutes frôlé l’exécrable. Et la sirupeuse version de Pompeii du réalisateur Paul W.S. Anderson, le créateur de la série des Resident Evil et du dernier The Three Musketers, n’est pas là pour arranger les choses. Complètement ridicule, cette méga production s’enterre sous une pile de clichés aussi grosse que le Vésuve lui-même.

 

Presque entièrement constitué de maladresses, ce film d’époque entortille une intrigue faussement excitante avec en son cœur un héros aussi silencieux que fade qui s’éprend d’une jeune femme dont il ne sait strictement rien, tout comme nous d’ailleurs. Milo (Kit Harrington), puisque c’est le nom du dit héros, est un esclave gladiateur indestructible se passionnant disons intensément pour les chevaux, qui cherche à tout prix à venger sa famille, abattue devant ses yeux par le très méchant sénateur romain Corvus (Kiefer Sutherland). Évidemment, il croise le chemin de son ennemi en même temps que celui de la femme de sa vie, une jeune, jolie et riche romaine dont on ne se souvient même plus du nom (Emily Browning), malheureusement aussi dans la mire du méchant sénateur.

 

Mais comment cette jeune femme peut-elle tomber amoureuse d’un pauvre petit gladiateur condamné à une vie de misère ? Mais grâce à leur passion pour les chevaux, bien sûr ! Eh oui, c’est lors d’une chevauchée volée, ensemble sur la même bête affolée, que ces deux jeunes gens tomberont éperdument amoureux l’un de l’autre, au point de tout sacrifier pour être ensemble. Et le Vésuve, dans tout ça ? Disons simplement qu’il entre en scène au moment opportun pour foutre la vraie pagaille dans tout ce cafouillis.

 

Grâce à un scénario aussi mauvais que la réalisation, Pompeii réussit à être tellement ridicule qu’il en devient quasi excellent. En fait, les clichés s’empilent à une vitesse telle qu’on a peine à croire que le film a été fait sans une once d’autodérision. Ainsi, en à peine plus d’une heure trente, on a droit à une quantité incalculable de ralentis, incluant une paire de faux seins avec une fille au bout qui tombe dans un gouffre sans fond, quelques pick up lines aussi absurdes que les personnages qui les servent, d’incalculables revirements de situation aberrants et j’en passe. Et tout cela monté avec beaucoup de faux raccords et bien peu de contenu.

 

À un certain moment, on croirait écouter un film de série B qui aurait joui d’une distribution étonnamment crédible pour son statut. Rapidement, on en vient d’ailleurs à se demander ce que des acteurs de la trempe de Kiefer Sutherland, Jared Harris et Carrie-Anne Moss viennent faire dans un film pareil. À leurs côtés, Kit Harington et sa sempiternelle moue de dépit a beau arborer tout un attirail d’abdos surréalistes en relief 3D, il n’arrive pas à ajouter une once de substance à cet ensemble bien désolant. D’autant plus que le couple central que forment Milo et sa Juliette a la même profondeur que le soporifique duo vedette de la série des Twilight.

 

Essentiellement construit autour d’un amour démesuré pour l’équitation, Pompéii s’enfarge, patine, s’écrase. Visuellement, les écrans verts sont omniprésents et l’allure synthétique de l’ensemble n’est pas sans rappeler les films du genre Immortals ou 300, bien que ce ne soit pas le but de la réalisation. Dommage de voir encore une fois un film avec une idée originale rater aussi clairement son coup. En effet, rarement aura-t-on vu le thème de la catastrophe naturelle abordé du point de vue historique.

 

Finalement, je dois préciser que le .5 que j’ai ajouté à ma note initiale de 1 sur 5, Pompeii le doit à l’indéniable plaisir que j’ai eu à visionner ce navet qui réussi, à chacune de ses péripéties, à nous servir plus de risible qu’il n’est possible d’en digérer. On finit donc par écouter ce douteux récit d’aventures le sourire fendu jusqu’aux oreilles, n’en croyant pas ses yeux devant tant de clichés. Mais de grâce, mesdames, si vous voulez absolument vous rincer l’œil devant Kit Harington et son abondante chevelure bouclée, faites donc simplement rejouer la dernière saison de Game of Thrones. Ça ne vaut vraiment pas la peine de se déranger pour un échec pareil.



24/02/2014
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