Sous les projecteurs...

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The Hunger Games: Catching Fire

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Dans le rayon des multiples adaptations de saga adolescentes portées au grand écran, rarement aura-t-on vu un film aussi fidèle à l’œuvre originale. Dans plusieurs de ces cas de transpositions, l’adaptation souffre des lacunes de son nouveau médium, perdant en complexité, égarant souvent au passage la majorité des détails. On ne peut pas dire que c’est le cas pour le second opus de Hunger Games, Catching Fire. Le second tome de la série vit plus que très bien sa transposition au 7e art, en fait il y gagne même au change puisque l’intérêt du texte original ne réside pas dans qualité de la plume de l’auteur, mais essentiellement dans l’univers et les personnages présentés.

 

Nouveau venu à la barre, le réalisateur Francis Lawrence (I Am Legend, Water for Elephants) s’assure d’une transition toute en douceur d’avec l’introduction signée par Gary Ross. Rassurez-vous, donc, rien à voir avec les changements à 180 degrés que faisaient subir chaque réalisateur à son épisode personnel d’Harry Potter, où aucun des films ne s’accordait au précédent. On garde donc le même ton, la même approche, et un rythme semblable de narration est imposé.

 

Tout comme dans le second bouquin, l’histoire se met en place tranquillement, installant sa transition vers ce qui mènera à la révolte des districts. On retrouve donc Katniss (Jennifer Lawrence) et Peeta (Josh Hutcherson) au lendemain de leur victoire controversée des 74e Hunger Games. Faisant fi des règles du Capitole, l’État dirigeant, les deux jeunes ont refusé de s’entretuer dans l’arène des jeux de la faim, et c’est donc ensemble qu’ils entreprennent la tournée des vainqueurs dans les 12 districts.

 

Malheureusement pour le président Snow (excellent Donald Sutherland), la victoire de Katniss est interprétée par le peuple comme un acte de rébellion envers l’oppressant Capitole, et l’ambiance de révolte initiée par la tournée des vainqueurs mènera les districts au bord du soulèvement populaire. Ce grave problème amènera une solution extrême. Le président, pour étouffer l’espoir du peuple, exterminera les symboles de cette révolte. C’est donc dans l’arène que se jouera l’avenir de ces vainqueurs du système, sous le regard et la direction du nouveau maître de cette édition d’expiation des Hunger Games, Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman).

 

Les jeux, dans ce second film, ne sont donc pas au centre de l’histoire. Ils sont plutôt un moyen de déclencher la révolution pour les tributs, et un moyen de garder le contrôle sur les figures populaires qu’il a créées pour le Capitole. Moins violent que son prédécesseur, Catching Fire s’attarde de manière plus intime sur le personnage central de Katniss. En plein choc post-traumatique, on voit se développer sa relation amour/dépendance avec Gale (Liam Hemsworth, le frère de l’autre) et sa relation de compréhension et de complicité avec Peeta. Oui, c’est certain que, puisque nous sommes dans un film pour adolescent/jeune adulte, le triangle amoureux est visité sous plusieurs coutures. Non, on ne passe pas à côté, et oui ça donne lieu à quelques scènes pas tout à fait excellentes, parfois fades et vides. Ça y est, c’est dit.

 

Mais malgré cette tension de triangle amoureux pas toujours intéressant, Catching Fire réussi à pousser encore plus loin la qualité de sa brochette d’acteurs, qui n’était déjà pas à plaindre dans le premier film. Encore plus cette fois-ci, les acteurs captent tout à fait l’essence des personnages pour les porter à l’écran avec plus de complexité et de nuance qu’auparavant. Jennifer Lawrence reprend en Katniss un rôle qui semble avoir été taillé sur mesure pour elle. La jeune actrice, désormais oscarisée, incarne la parfaite héroïne emportée, excessive, passionnée et complètement décalée par rapport au monde d’effervescence du Capitole dans lequel elle est plongée malgré elle.

 

Outre les intrigants et solides Seymour Hoffman et Sutherland, c’est Elizabeth Banks qui a, jusqu’ici, sa première occasion d’ajouter une couche de personnalité à sa Effie Trinket noyée de fards aux couleurs criardes. De même, plusieurs des nouveaux personnages piquent l’intérêt et réussissent à prendre naturellement leur place à l’écran, tels que la Johanna de Jena Malone, le Beetee de Jeffrey Wright ou le flamboyant Finnick de Sam Claflin. Malgré tout, plusieurs de ces personnages secondaires ne sont pas assez creusés, et demeurent bien superficiels. En espérant que les scénaristes saisissent l’occasion des deux prochains films pour mieux les exploiter.

 

Catching Fire n’est pas parfait, mais on pardonne vite à une adaptation pour adolescent qui sort enfin du carcan de la jeune fille passive amouraché d’un idéal physique. Porté par une ambition de liberté et de rébellion, c’est au centre d’un personnage féminin indépendant que la série s’articule pour finalement aboutir sur des enjeux qui dépassent l’habituel nombrilisme à la Twilight des films pour ados.

 

 



26/11/2013
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