Sous les projecteurs...

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Top 10 de l'année 2012

Il faut bien le dire, en une année, on n’a jamais le temps de tout voir.  Voici cependant un survol de mes coups de cœur cinéma de l’année 2012, palmarès bien personnel qui reflète ce qui m’a le plus séduite depuis les 12 derniers mois.

 

Ma mention spéciale

 

Antiviral : Bien que mal accueillie par la critique cette année, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé cette histoire malsaine de contrebande de virus et de capitalisme extrême.  Très bien filmé, ce scénario atypique issu de l’imaginaire de Brendon Cronenberg (Cronenberg fils) présente certainement l’une des photographies les plus soignées des productions de l’année.

 

Mon coup de gueule

 

Sauvages : Contrairement à certains films qui avaient l’air si mauvais que je n’ai même pas pris la peine de me déplacer pour les voir (comme Dark Shadows ou Battleship), je suis allée voir ce dernier film d’Oliver Stone avec quelques attentes.  C’est horrifiée devant tant de kitch, de prévisible et de tape-à-l’œil que je suis sortie de cette projection, bien décidée à effacer de ma mémoire toute trace de ce navet estival.

 

 

 

10- The Dark Knight Rises

 

 

Selon moi, The Dark Knight Rises n’est pas le meilleur film de l’année.  Il figure cependant dans mon top, car je voulais saluer la maîtrise avec laquelle Christopher Nolan a su clore sa trilogie sans décevoir ses fans, tout en s’assurant que personne ne puisse reprendre sa série.  Montrant pour la première fois un héros vieillissant, ce dernier opus de la trilogie explore des segments de l’histoire de Batman jamais dévoilé au cinéma auparavant.  Réunissant une impressionnante brochette d’acteurs, Nolan s’approprie un des meilleurs vilains de l’année avec le distingué mais brutal Bane, campé par l’excellent Tom Hardy.

 

9- Skyfall

 

 

 

 

Un James Bond, c’est toujours un James Bond.  Quand on est fan du genre, on les aime tous.  Il arrive cependant qu’un volet se démarque des autres.  Skyfall, bien qu’il soit une classique histoire de l’agent 007 avec tout son folklore d’agent secret, est beaucoup plus fignolé que les autres.  Plus abouti, il explore une facette moins superficielle de ce personnage que ce à quoi ce style nous a habitué.  Plus mature, se passant de quelques incontournables comme les Bond girls et les gadgets habituels, Skyfall réussit à renouveler ce genre en s’adaptant à l’ère du temps influencée par la trilogie des Batman de Christopher Nolan.  Pour son premier blockbuster, Sam Mendes prouve qu’il est capable de faire un compromis entre le film d’action à gros budget et le film « d’auteur » grand public (pour un James Bond bien sûr !).

 

8- Argo

 

 

Bien que ce thriller soit la représentation même du film américain (tension dramatique montante, fin prévisible, personnages héroïques), Argo n’en demeure pas moins une réalisation très maîtrisée qui amène avec efficacité ses spectateurs là où il veut. Utilisant judicieusement de nombreuses reconstitutions d’images historiques ayant marqué le conflit, Affleck teinte sa réalisation de beaucoup de clins d’œil de la fin des années 70.  Ajoutez cette histoire de course contre la montre, un Alan Arkin et un John Goodman au sommet de leur forme créant un impayable duo, Affleck joue sur plusieurs registres dramatiques qui fonctionnent tous.

 

7- The Master

 

 

 

On l’attendait de pied ferme, le film The Master de Paul Thomas Anderson.  Avant même sa sortie, ce film avait déjà fait beaucoup couler l’encre, osant présenter une critique à peine voilée du père de la scientologie.  Faisant encore une fois appel au génie de Jonny Greenwood pour créer une ambiance musicale extraordinaire, Anderson réussit à enfermer le spectateur dans une oppressante sensation où on partage le désarroi de ce pauvre homme traumatisé de la Seconde Guerre mondiale (Joaquim Phoenix).  Et que dire du monumental Philip Seymour Hoffman, qui incarne ce maître qui tient sous son joug grâce à sa présence et sa persuasion tant de fidèles qui le suivent les yeux fermés.  Les misérables détiennent peut-être la meilleure interprétation féminine de l’année, mais c’est certainement The Master qui nous a présenté les jeux les plus intenses du côté masculin.  Dérangeant, ce film suscite autant de pitié que de dégoût.

 

6- Bullhead (Rundskop)

 

 

 

 

 

 

Nominé aux Oscars derniers dans la catégorie du meilleur film étranger contre notre Monsieur Lazhar et le fameux film iranien Une séparation, ce digne représentant de la Belgique flamande est un film bestial, puissant.  Entremêlant plusieurs genres, notamment les films de gangsters et les drames d’auteur, Bullhead fascine grâce à son style unique.  Sombre, parfois violent et toujours rude, Matthias Schoenaerts est une révélation à l’écran.  Capable de rendre d’intenses émotions par ce rôle de peu de mots, cet acteur révélé justement par ce rôle d’éleveur de bovins dopés aux stéroïdes captive par sa présence et son charisme indéniable.

 

5- Le prénom

 

 

Le prénom, c’est le pouvoir des mots, mis dans les bonnes bouches dans une exquise mise en scène. Plus simple que ça tu meurs !  Et c’est justement cette simplicité qui rend ce film si inoubliable.  Scène après scène, on découvre un texte parfois décapant, parfois hilarant, toujours dans l’ambiance particulière d’une pièce de théâtre.  Bien que l’approche de ce film emprunte davantage au théâtre qu’au cinéma, je dois avouer que j’adore les films qui se déroulent en huit clos.  Il faut une grande maîtrise dans l’interprétation et de très bons dialogues pour parvenir à faire revêtir au même lieu des ambiances changeantes qui s’opposent bien souvent.  De la grande comédie comme encore seuls les Français savent en faire. 

 

4- Les intouchables

 

 

J’aime qu’un film me fasse sentir bien. Un film qui parle avec intelligence d’un sujet surprenant, qui réussit à dégager légèreté et qui fait rire, mais sans devenir insignifiant. Et rien de tel qu’un film qui aborde avec légèreté et sans pudeur le drame d’une vie : la paralysie.  Sans tabou, Intouchables est une comédie qui laisse enfin tomber cet encombrant masque du politiquement correct qui règne en maître de nos jours.  Une touchante (et vraie) histoire avec des rôles bien campés, présentée dans une enveloppe alléchante.  Dynamique et spontanée, cette réalisation française est le vent de fraîcheur qu’on attend d’un film comique. Vivifiant et efficace.

 

3- Silver Linings Playbook

 

 

La comédie américaine, c’est habituellement le prévisible à l’état pur. Cette année cependant, une comédie dramatique a fait exception.  Silver Linings Playbook échappe à (presque) tous les clichés pour être finalement un film humaniste racontant l’histoire de personnages à l’âme brisée qui se reconstruisent peu à peu.  Choisissant le sujet risqué de la maladie mentale, qui plus est peu montré au cinéma grand public, ce film déjoue nos appréhensions de banalités, malgré ses acteurs à la belle gueule et sa trame de récit d’amour.  Un film tragi-comique avec des personnages attachants et un propos intelligent.

 

2- Moonrise Kingdom

 

 

Issu de l’imaginaire débridé de Wes Anderson, teinté d’une esthétique unique et imprégné de son univers complètement décalé, Moonrise Kingdom est de ces films de pur divertissement qui assurent rires et stupéfaction à son auditoire.  Suivant une ribambelle de personnages exubérants, cette histoire d’amour juvénile et de quête de liberté enchaîne les rebondissements inusités à un rythme réglé au quart de tour.  Avec son esthétique léchée et une trame sonore aussi originale, impossible de ne pas tomber amoureuse de cette histoire complètement rocambolesque.

 

1- Les misérables

 

 

Il m’en fallait beaucoup pour détrôner Moonrise Kingdom de la première position de ce palmarès, ayant passionnément aimé ce dernier film de Wes Anderson. Cependant, je dois dire qu’après avoir fredonné pendant près de quatre jours les airs entendus dans cette adaptation musicale du chef d’œuvre de Victor Hugo, il est indéniable que Les misérables ont eu un grand effet sur moi. Avec une envergure aussi épique, une distribution remarquable et une tension dramatique aussi considérable, ce film a tout pour devenir un incontournable des drames musicaux. D’ailleurs, il fallait oser pour faire un film qui se passe complètement de dialogue, bref, pour faire un film qui nous sort enfin de notre zone de confort.


 

Cet article a également été publié sur la page du Quatre Trois

 

 

 



30/12/2012
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